Dans un face-à-face devenu un rituel pluriannuel, démocrates et républicains ont réussi à se mettre d’accord sur une rallonge budgétaire temporaire pour éviter une fermeture du gouvernement fédéral, le fameux « shutdown ». L’aide internationale fait les frais de ce compromis de dernière minute. Le vote d’une nouvelle aide à l’Ukraine est de moins en moins garanti. C’est le sujet de ma dernière chronique.
Le président de la commission des forces armées du Sénat, le sénateur démocrate Jack Reed, a eu un message clair, mardi 14 novembre à Washington : « La première priorité est d’éviter la fermeture du gouvernement. La seconde est de voter l’aide à Israël et à l’Ukraine. »
Pour éviter une fermeture du gouvernement fédéral, à trois jours de la date limite du vendredi 17 novembre, le nouveau speaker de la Chambre des représentants, l’ultra-MAGA (« Make America Great Again », le slogan de Donald Trump) Mike Johnson, encore inconnu il y a trois semaines, a choisi de reconduire les niveaux de dépenses fédérales en ignorant la pression des élus extrémistes qui souhaitaient une baisse drastique du budget de plusieurs agences fédérales, dont le FBI et l’IRS, le service des impôts.
Un compromis nécessaire pour rallier le Sénat, à majorité démocrate. Mais pour apaiser la majorité républicaine de la Chambre des représentants, la rallonge budgétaire ignore la demande « urgente » de la Maison-Blanche, soutenue par le leadership républicain et démocrate du Sénat, d’une aide internationale supplémentaire de 106 milliards de dollars, qui concerne en particulier l’Ukraine (ainsi qu’Israël et l’Indopacifique).
À un an de la présidentielle de 2024, le compromis illustre la priorité donnée à la politique intérieure, mais dont la principale victime pourrait être l’Ukraine : le vote d’un nouveau paquet d’aides américaines est tout sauf garanti à ce stade.

