Alors qu’il avait rétabli les aides américaines à l’Autorité palestinienne, le président des États-Unis pourrait se trouver de nouveau soumis à la pression de l’aile gauche de son parti, unanime dans la condamnation du Hamas mais vigilante envers la riposte israélienne.

C’est l’objet de ma dernière chronique Mediapart.

© Illustration Simon Toupet / Mediapart avec AFP

Après l’Ukraine, l’administration Biden fait face à une nouvelle déflagration internationale. Mais contrairement à l’invasion russe de l’Ukraine, que Washington avait largement anticipée, les Etats-Unis ont été aussi choqués qu’Israël face aux attaques terroristes coordonnées et sophistiquées lancées par le Hamas samedi matin 7 octobre.

Israël est bien sûr un allié plus proche des Etats-Unis que l’Ukraine, et le premier bénéficiaire de l’aide extérieure américaine depuis des décennies. Il y a des Américains parmi les morts (14 à ce jour) et parmi les otages. Le Hamas est financé, armé et entraîné par l’Iran, ennemi des Etats-Unis depuis 45 ans, dans une région dont les Etats-Unis veulent se désengager depuis 3 présidences.

Enfin, elle survient à un moment de crise politique interne aux Etats-Unis, puisque le Congrès ne siège pas en l’absence de Speaker à la Chambre, après l’éviction historique de Kevin McCarthy la semaine dernière; et dans un contexte électoral, puisque la campagne 2024 a commencé.

Mais le dossier israélo-palestinien a aussi le potentiel de diviser les démocrates, à l’image des divisions républicaines sur l’Ukraine. Ces divisions démocrates ne sont pour l’instant que des nuances, et la gauche du parti, de Bernie Sanders à Alexandria Occasio Cortez, a dénoncé sans équivoque les actes terroristes du Hamas samedi.

Mais ces divisions devraient réapparaître plus clairement dans les semaines à venir, à mesure que les victimes augmentent à Gaza. On avait eu un aperçu lors de la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas en mai 2021, où les progressistes avaient fait pression sur la Maison Blanche pour un cessez-le-feu. Il n’est pas certain que, cette fois, Biden puisse contenir la réponse israélienne, l’ampleur du conflit – et la gauche de son parti.

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