La vie politique des États-Unis continue d’être rythmée par Donald Trump. Le Parti républicain a été redéfini par Trump. La candidature de Joe Biden, déjà le plus vieux président de l’histoire du pays, n’a rien de normal et ne s’explique que par celle de Trump – le camp démocrate l’admet lui-même, convaincu que « seul Biden peut battre Trump ».

La figure de Trump pèse aussi sur la politique étrangère de l’administration, comme le rappelait en creux le discours de Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Biden, fin avril : la politique étrangère « pour les classes moyennes », en particulier les habitant·es des États pivots décisifs pour la présidentielle, est une réponse à la victoire de Trump en 2016.

Enfin, une nouvelle présidence Trump en 2025 aurait des conséquences pour le monde entier et en particulier pour l’Ukraine, l’Europe et l’Otan.

C’est l’objet de ma dernière chronique.

Illustration Simon Toupet pour Mediapart

Une inculpation historique, le show Trump continue
Trump a donc été officiellement inculpé en Floride, une première historique pour un ancien président, qui se trouve aussi être à ce stade le chef de file de son camp pour les primaires de l’élection présidentielle de 2024. Cette inculpation ne l’empêche pas d’être candidat, ni d’être élu, et ce même s’il était reconnu coupable des 37 chefs d’accusation dans cette affaire – lundi, la chaîne d’information américaine CNN a rendu public un enregistrement de 2021, dans lequel l’ancien président se déclare en possession de documents classifiés. Donald Trump pourrait même présider depuis sa cellule de prison. Son procès pourrait démarrer dès le 14 août prochain.

La Constitution américaine détaille en effet trois conditions seulement pour être candidat·e à la présidence : avoir plus de 35 ans, être né·e aux États-Unis et y avoir résidé pendant au moins quatorze ans. Pourrait-il être déclaré inéligible d’ici là ? Oui, mais dans un cas seulement : la section 3 du 14e amendement de la Constitution pourrait s’appliquer à Trump si le département de la justice le poursuit pour séditiondans l’enquête sur son rôle dans l’assaut du Capitole, et s’il est reconnu coupable de ce chef d’accusation. Dans ce cas seulement, il ne pourrait plus briguer un emploi fédéral. Le procureur spécial Jack Smith mène toujours l’enquête sur ce volet…

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